Je me mets au slam

Je ne connaissais pas grand’chose au slam avant la grande illumination d’hier. Je suis rentrée dans la poésie chantée en écoutant Mc Solaar, c’est un son important de mes années 90. J’adorais ses textes et arrangements musicaux. Et puis j’ai écouté Grand Corps Malade parler avec tendresse de son 93, Abd Al Malik prôner la tolérance et l’intégration. Je ne connaissais pas Nanda. C’est grâce à une rencontre inspirante en viso conférence organisée par Femmes Ici et Ailleurs que j’ai eu une vraie révélation : le slam est un merveilleux moyen de remettre les êtres humains en lien avec eux-mêmes, les autres et le monde.

Oh kssebon !

Qui est Nanda ?

Nanda, de son vrai nom Naëlle Sandra, est Gabonaise. Elle est poétesse, slameuse, chanteuse, chroniqueuse, universitaire. Arrivée en France en 2011 pour ses études, elle est docteur en psychologie environnementale.

« J’ai découvert l’écriture très jeune. Mon père était enseignant et dès 4 ans je savais lire et écrire. J’ai eu un déclic en regardant le film américain Slam. Je ne savais pas comment dire mes textes et tout à coup j’ai su. »

C’est quoi le slam ?

Le slam est de la poésie scandée. C’est un moment de partage émotionnel où chacun exprime ce qu’il a en lui. C’est un art libre, entre le théâtre, la musique et la poésie. C’est un art thérapeutique. 

Nanda aime faire des ateliers de slam avec des jeunes. « C’est un exutoire qui enseigne aux jeunes beaucoup de valeurs. La tolérance et l’ouverture, car chacun peut exprimer librement et sans jugement son opinion. L’écoute, car on apprend à écouter l’autre et à demander l’autorisation d’être écouté. Cela leur permet aussi d’apprendre à écrire, structurer leurs idées et les sublimer. »

Je crois que je vais me regarder ce film !

Le slam pour se réapproprier sa liberté

Les mots permettent de sortir tout ce qu’il y a en nous pour ne pas que ça pourrisse. Le slam part à la conquête des mots et de la parole pour se réapproprier sa propre liberté : choisir les mots et être responsable de ce que l’on dit. Dire, c’est donner l’opportunité à chacun d’être vivant.

Les mots de Nanda pour penser et panser les maux

Le slam est pour elle une des clés du vivre ensemble. En slamant, les gens se parlent, s’écoutent, se mélangent. Slamer, c’est se rencontrer soi et rencontrer les autres. Nanda est une artiviste. Elle aime citer un artiste gabonais : « L’artiste est l’avocat de l’être vivant. » 

« J’ai réalisé que je n’écrivais pas pour moi. Je dois le faire, je ne peux plus me taire. Je slame pour donner de l’espoir, défendre les causes, apaiser les maux et partager les mots. Lorsqu’ils sont écrits, les mots sont allongés et lorsqu’on commence à les dire, ils se lèvent. »

Comment démarrer le slam ?

1/ on commence par écrire ce que l’on ressent, pense

2/ on embellit son texte avec des rimes et des figures de style

3/ on travaille ses figures scéniques : la déclamation, la mise en scène, la manière d’occuper l’espace 

Je vous propose mon premier essai de slam :

J’ai tout fumé l’papier toilette
J’ai tout mangé les coquillettes
Le virus étant toujours là
J’ai sifflé tout’la corona

Tiens ça me rappelle quelque chose 😉 !

Alors ça vous dit un p’tit slam ?

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