Vive 2020, l’année du lien !

J’ai écrit cet article en janvier 2020. Je voulais vous parler de recréer du lien en 2020. Et puis le corona est passé par là… Créer du lien est plus que d’actualité aujourd’hui, c’est ce qui va nous faire avancer !

Je vous souhaite une très belle année 2020. Je mets cette année sous la promesse du lien, le lien entre les hommes, les idées, les actes. Le lien est ce qui fait notre humanité, notre capacité à vivre ensemble. Il est ce qui nous sauvera toujours. 

Le lien est notre dernier rempart contre l’aveuglement, l’obscurantisme, le protectionnisme : tout ce qui contribue à nous isoler les uns des autres, à compartimenter les pensées et les idées, nous fait mourir à petit feu. Nous prenons conscience et devons faire face de plus en plus rapidement aux grandes transformations sociétales, économiques, environnementales, politiques. Le modèle de la croissance infinie dans un contexte de ressources finies n’est plus tenable et fait trop de mal. Les marges créées par nos sociétés ne veulent plus évoluer à part comme un monde parallèle et font entendre leurs voix. Les réseaux sociaux permettent de mobiliser, influencer, s’exprimer, mais peuvent si l’on n’y prend pas garde enfermer, cloisonner couper le lien, alors qu’ils permettent d’avoir accès à la connaissance. 

Il existe des lieux où le lien est le bien le plus précieux. En août 2015, Edgar Morin publie un article sur la naissance d’une nouvelle civilisation nous enjoignant à créer des oasis de convivialité, lieux d’un bien-vivre ensemble. J’aime beaucoup ce mot qui évoque, un lieu où l’on se ressource, où l’on reprend des forces, où l’on profite d’une nature accueillante qui nous fait bénéficier de son eau et ses fruits, où l’on peut décider de rester ou passer afin de rejoindre une autre oasis. C’est un lieu frais où l’on se sent à l’abri et en sécurité. 

Les oasis de convivialité sont des endroits où l’on vit en lien les uns avec les autres, où l’on consomme de manière mesurée et en circuit-court, où l’on imagine et teste de nouvelles manières de travailler, de cultiver, d’être ensemble. Ce sont des endroits où le pouvoir entre les producteurs et les consommateurs, les relations entre employeur et travailleur sont rééquilibrées. Ce sont des endroits où l’on résiste à la standardisation et l’industrialisation, où l’artisanat et le faire soi-même reprend tout son sens, où l’on répare plutôt que l’on remplace. Ce sont des endroits où la culture est accessible, rend curieux et ouvre au monde, où l’éducation forme une jeunesse autonome, responsable, solidaire, amicale et où l’on fait aussi la fête. 

Des oasis ont déjà émergé sous la forme d’écoquartiers, de tiers lieux tournés vers l’écologie, de communes en transition, et sont mis en réseau notamment via le Mouvement Colibris qui a créé tout un écosystème pour rendre concrets ces types de projet. Cependant nous pouvons nous aussi, chacun à notre mesure, contribuer à faire grandir l’esprit des oasis. Ce sont ces personnes qui décident de transformer leur jardin pour se lancer dans la permaculture, véritable laboratoire d’expérimentation d’une nouvelle relation à la nature, au travail, à la consommation, aux autres. Ou bien c’est lorsque nous décidons de faire un pas vers l’autre pour mieux le comprendre, reprendre contact avec un proche pour lui dire qu’on ne l’a pas oublié, c’est aussi donner un bonjour, un sourire, un café à une personne sans abri, pour lui dire que oui, elle existe. Ce sont ces jeunes que vous avez peut-être croisés qui décident de ramasser le plastique dans la rue, le temps d’une journée. C’est cet agriculteur qui a basculé dans la culture bio et raisonnée et qui prouve que c’est possible d’avoir une grande exploitation labellisée bio. C’est cette libraire qui se bat chaque jour pour faire de sa librairie un lieu de rencontre et de lien social. C’est ce jeune diplômé qui se questionne et n’accepte pas de travailler pour une entreprise qui ne lui donne aucun sens.

J’ai confiance dans tous ces signaux positifs. J’ai confiance dans toutes ces initiatives qui prouvent que oui, c’est possible d’envisager le monde autrement et que chaque petit pas compte. Alors je vous encourage en 2020 à cultiver votre oasis de convivialité en tissant le lien de l’accueil, de la solidarité, de la curiosité, de l’ouverture et de la fraternité.

Pour aller plus loin : article d’Edgar Morin sur les oasis de convivialité

2 commentaires sur “Vive 2020, l’année du lien !

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