
Ce matin, c’était le premier matin du déconfinement. Premier geste en me levant : aller voir à la fenêtre ce qui se passe. Je me suis demandée comment c’était le jour d’après la fin de la guerre, d’après Mai 68, d’après la chute du mur de Berlin, le monde n’avait pas changé d’un coup de baguette magique. Hier à la maison, c’était un peu comme une soirée de fin de grandes vacances où on se souvient de tout ce qu’on a fait, aurait voulu faire, ce qui était chouette, bof, le tout avec un peu de nostalgie. Heureusement, nos voisins d’en face qui ont joué chaque soir à 20h du saxo et du tuba nous on entonné un joyeux « Le Lundi au soleil ». Une super rengaine pour bien terminer le week-end.
Ce matin, donc, j’écarte le rideau de la fenêtre de ma chambre. Il n’y a pas grand chose de changé, il y a du soleil et beaucoup de vent. Pendant le petit déjeuner, je regarde de ma vigie la rue : un peu plus de voitures qui circulent, tiens, il y a une petite queue au feu dans la rue d’en face, un peu plus de personnes qui portent des masques, quoique, il faut traverser maintenant en respectant les feux. A la radio, les informations nous abreuvent de titres post-apocalyptiques du genre, « Lundi 11 mai, le premier jour du monde d’après ». Il ne manque plus que la musique symphonique qui fait bien peur.
Le premier jour du monde d’après… Hum, quand je pense que le centre commercial Euralille s’est débrouillé pour avoir une dérogation auprès de la préfecture du Nord pour réouvrir malgré ces 40 000 mètres carrés, bienvenue dans le monde d’après ! Ce matin je suis plutôt d’humeur à fermer ma fenêtre et laisser les volets clos, à quoi bon se lever ?
9h30 tapantes. Je suis en bas, dans mon bureau, devant mon écran. Je démarre ma journée avec un seul objectif réjouissant en tête : allez me faire épiler ! Ce ne reviendrai pas sur mon état pileux général, il est catastrophique. Et en plus, j’ai une tignasse d’enfer, je crois qu’on va pouvoir faire une perruque avec les cheveux que le coiffeur m’enlèvera un jour. Si je rajoute à cela le fait que je n’ai quasiment pas fait de sport, je vous laisse imaginer le tableau.
Alors samedi, j’ai décidé d’agir à la racine… du poil. J’ai pris rendez-vous dans mon institut préféré, Instant Précieux. Cet institut niché tout en-haut d’une maison, petit cocon de chaleur et de bien-être, n’a jamais aussi bien porté son nom.
Alors aujourd’hui, je suis la nouvelle Sophie du jour d’après, je peux le chanter haut et fort !
Libérée, épilée
Je ne me raserai plus jamais
Libérée, épilée
C’est enfin que je renais
J’ai laissé mes poils en confinement
Je les donne pour des implants
La cire est pour moi le prix de la liberté
NB : je viens de penser à un truc. Je ne peux pas me faire couper les cheveux, je pourrai plus faire la princesse !!! Ben si, allez, la princesse du jour d’après aura les cheveux courts !

j’aime toujours autant, et je me surprends à fredonner en te lisant… 🙂
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Merci Stéphanie ! Eh oui, le risque avec cette chanson, c’est qu’on en a pour la journée !!! 😂🎶
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J’ adore ! Merci Sophie de nous faire rire avec autant de poésie !!!!
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Si tu savais comme ça a tiré !!! Merci Véro de continuer de suivre les chronique sous Corona. Elles vont bientôt se terminer…
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