Bye bye baby !

Ceci est ma dernière chronique sous corona. J’ai publié ma première le 16 mars, le jour où le Président de la République nous a dit « Nous sommes en guerre ». Et dire que le 13 mars je faisais le vernissage de mon exposition photographique « Rivages du Nord » chez Place Ronde. On avait chacun son propre gobelet de cacahuètes, pour ne pas tous mettre nos mains dans le même pot. Les enfants d’une amie étaient venus de Bruxelles passer le week-end et ils étaient heureux de pouvoir aller boire une bière dans Lille en cette veille de week-end. Les deux week-ends précédents, nous avions fait le carnaval de Dunkerque. Le bal des Gigolos Gigolettes a été le premier bal annulé. Alors tout le monde s’est précipité dans les bars et place Turenne autour du kiosque à musique pour une bande sauvage. Le lendemain, nous avons défilé dans les rues de Malo les uns contre les autres. Et le week-end du 7 mars, on a remis ça !  Nous sommes passé à travers. Comment sera le carnaval l’année prochaine, comment respecter les gestes barrières pendant un carnaval ? Je me dis que s’il a survécu à Vigie Pirate, ce n’est pas Corona qui l’abattra !

Ben oui on était ! Oh my God !!!

67 jours plus tard, je me demande parfois si tout ce que nous venons de vivre a existé. Quelques signes révélateurs quand même : 

ça sent de nouveau le pot d’échappement quand j’aère ma chambre, c’était quand même mieux avant (je déteste cette expression, mais là je suis obligée de l’utiliser)

on a arrêté de faire la farandole à 2 autour de la table le vendredi soir sur les airs du carnaval, les voisins d’en face ne comprendraient pas  

les apéros en vrai recommencent, j’ai l’impression de me réveiller comme la Belle au bois Dormant avec un prince charmant qui sent le whisky

je n’ai pas de rdv chez le coiffeur avant début juin et ça, ça craint

je ne vais toujours pas à la piscine, c’est dommage je suis épilée

Je me suis demandé comme certains d’entre vous, j’en suis certaine, ce qui allait rester de tout cela, va-t-on en tirer des enseignements positifs pour enfin changer le monde ? Nicolas Hulot a fait une centaine de propositions pour avancer vers un monde plus juste. Certains se sont bien chargés de le rembarrer. J’ai confiance, car je pense que les petites graines sont semées. Les prises de conscience sont en train de s’enraciner pour faire pousser les actions du changement positif dans les domaines de la manière de consommer, du rapport aux autres, de l’organisation du travail, la façon d’habiter les villes, l’utilisation de la voiture. Non non je ne vis pas au pays des Bisounours et je sais bien que la crise économique est devant nous, mais soyez attentifs, vous verrez, ça pousse.

Oui, le temps est venu…

Personnellement, malgré les fameuses montagnes russes de mes émotions, j’ai aimé ce temps de prise de recul sur moi et mes activités en général: imaginer comment faire évoluer mon travail, refondre ce blog, apprendre à faire l’aigle et le colibri, jouer de nouveaux morceaux à la basse, faire reconnaître mes compétences rédactionnelles, créer (dans ma tête pour l’instant) un nouveau livre photo accordéon et être maintenant impatiente de le fabriquer (c’est plus chic de dire leporello, mais moi je préfère dire accordéon c’est plus rigolo). Je voudrais garder cette manière d’agir au ralenti, avec conscience. Ce n’est pas simple comme posture, car beaucoup de choses sont reparties comme pour rattraper tout ce qui n’a pas pu être fait pendant ces 67 jours.

J’ai demandé autour de moi dans différents groupes quels enseignements positifs pouvaient être tirés du confinement et un souhait pour le monde d’après. Voici les réponses.

Professionnellement, certains ont aimé la liberté d’initiative, être obligés de sortir de leur zone de confort pour se réinventer. Le télétravail s’est généralisé et on a constaté que cela fonctionnait (on travaillait même parfois plus), que l’on était plus efficace et qu’on faisait confiance, et que même si cela demandait organisation et vigilance pour que cela ne soit pas trop intrusif, la cohésion se trouvait parfois renforcée. Certains ont aimé être en télétravail et d’autres non car ils se sont sentis isolés. Ceux qui étaient au chômage partiel ont pu se sentir inutiles. Beaucoup se sont questionnés sur le sens de leur travail.

Les liens avec la famille, les proches, les voisins que l’on découvre enfin se sont renforcés. On a pu ressentir plus de proximité malgré la distance obligatoire, plus d’amour, de sourires et de bienveillance. On a fait plus attention aux autres et on a eu envie de participer aux différents élans de solidarité qui ont spontanément émergés : on a fait à manger pour les sans abris, cousu des masques et des sur-blouses. On été curieux de ce et ceux qui nous entourent.

Certains se sont sentis enfin libres d’être eux-mêmes. Leur créativité s’est révélée et leur audace nouvelle leur a fait pousser les ailes te les idées. D’autres se sont libérés du temps afin de décider de faire ou ne pas faire, de changer leurs habitudes. 

D’autres ont profité de ce temps du confinement pour une reconnexion à soi et à son propre élan vital pour un meilleur alignement. Ils ont pris conscience de leurs doutes et peurs pour les transformer en espoirs. Mieux se connaître permet de mieux se connecter aux autres et au monde, c’est ainsi que peut commencer la bascule de l’avoir vers l’être. 

Le monde a pris conscience du mal qui était fait à notre planète.

Quels souhaits pour le monde d’après ? 

garder notre conscience écologique pour qu’elle guide nos actions

faire attention à ce que le télétravail ne nous prive pas du plaisir d’être ensemble

inventer une nouvelle manière d’être en lien les uns avec les autres

être avant d’agir

continuer de vivre avec confiance, en restant solidaires mais dans la légèreté de l’instant qui vient

Et d’une manière générale, ne pas oublier que le propre de l’homme est d’être en lien. C’est parce qu’il est en lien avec les autres, la nature, son territoire qu’il invente, crée, innove, expérimente, évolue. C’est parce qu’il est en lien qu’il est tout simplement en vie.

Ainsi se terminent les Chroniques sous Corona. On ne sort pas les mouchoirs, mais quand même… petit pincement au coeur. J’ai adoré que vous me lisiez, me parliez, m’écriviez. Le blog continue ! Pour rester informé des nouveaux articles, abonnez-vous au blog et à la page Facebook. Et si ça vous plaît, parlez-en autour de vous, diffusez ! Faites grandir la communauté de ceux qui secouent le monde !

Allez on se secoue ! 

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