
G’IMPACTE est le cabinet de conseil de l’AFM (Association familiale Mulliez). Sa mission est de transformer le système de pilotage des entreprises en un système engagé et tourné vers la contribution sociétale plutôt que le résultat économique pur. Cette ambition est portée par une femme, Gaëtanne Gengembre, bien décidée à faire de ce système de pilotage la nouvelle norme en matière de gestion d’entreprise. Son rêve : à l’instar du Bonheur National Brut, indicateur de mesure de la santé globale d’un pays, construire l’indice de pérennité, mesure de l’impact économique, social et environnemental d’une entité sur son écosystème.
Peux-tu me dire comment G’IMPACTE a débuté ?
Tout a commencé en Inde avec le souhait de rendre les produits Décathlon accessibles et utiles. Mais pour cela, il était important de se demander de quoi avait besoin chacune des parties prenantes de l’écosystème. J’étais convaincue que la solution passait par la nécessité de mettre la coopération au service de l’inclusion, par un pilotage plus engagé, pour un avenir meilleur et plus durable pour tous. Aujourd’hui, G’IMPACTE prouve chaque jour les bienfaits pour une entité d’assumer sa mission sociétale, qu’il est possible d’allier performance et engagement sociétal.
Quelle est ta mission chez G’IMPACTE ?
J’utilise les outils de la finance pour aider les entreprises de demain à agir autrement en créant de la valeur globale et plus uniquement économique. Nous sommes à la fin d’un cycle. Poussée par son écosystème, l’entreprise est en pleine ré-humanisation. Je lui donne les moyens d’être pro-active dans sa transformation, plutôt que de la subir. Aujourd’hui, je déploie cette prise de conscience dans les autres entreprises de la constellation AFM, en France et à l’international.
Concrètement, G’IMPACTE aide à trouver un système de pilotage engagé et adapté à chaque entité, basé sur la contribution plutôt que sur le résultat. Il s’agit d’envisager l’entreprise non pas comme une structure ex-nihilo, mais comme un être vivant au sein d’un écosystème. C’est un vrai changement de culture.
Cela passe notamment par l’assimilation et la concrétisation du concept d’économie circulaire. L’éco-conception est prise en compte pour un nombre croissant de produits des entités que nous accompagnons. La revalorisation des déchets est une politique qui devient systématique au travers de politiques de dons auprès d’associations au service de l’inclusion, ou de magasins solidaires autour des produits du « care » , comme celui que nous sommes en train de mettre en place à l’Université Catholique de Lille.
Concrètement, G’IMPACTE ça fonctionne comment ?
Nous sommes 9 dans l’équipe G’IMPACTE, tous très complémentaires dans nos parcours et animés par la furieuse envie de changer les règles du jeu et d’avoir un impact positif dans le monde. Nous fonctionnons comme dans une start-up, de manière collaborative et dans l’entraide. La méthodologie G’IMPACTE est en co-construction permanente, c’est ça qui est passionnant, rien n’est figé. Nous nous nourrissons des expériences des uns et des autres.
La méthodologie G’IMPACTE repose sur 4 phases :
Phase 1 : le diagnostic des contributions économiques, sociales et environnementales de l’entité qui se lance dans la démarche
Phase 2 : les recommandations stratégiques axées sur l’efficience et les contributions
Phase 3 : la définition avec l’entité des priorités et des plans d’action qui en découlent
Phase 4 : l’accompagnement de la mise en oeuvre des plans d’action et la mesure des contributions.
G’IMPACTE intervient aujourd’hui chez Décathlon, Leroy Merlin, Kiabi, mais aussi chez Kéolis ou bien encore à l’Université Catholique de Lille.
Peux-tu me parler d’un exemple de mission ?
Pouvoir participer et accompagner la réflexion autour d’une “maison des entrepreneurs” avec la Région et d’autres acteurs du territoire fait complètement sens ! En effet, modéliser un outil au service des citoyens pour qu’ils puissent individuellement travailler leur employabilité et ainsi être une réponse positive à la problématique du chômage va permettre de booster la création de valeur tant parce que cela va booster les compétences individuelles et collectives, mais aussi parce que cela va permettre l’émergence d’innovations, et donc des opportunités de modèles économiques, nouveaux services, nouveaux produits et donc nouveaux métiers.
Où en est G’IMPACTE aujourd’hui ?
Aujourd’hui, G’IMPACTE est une business unit portée par Décathlon. Nous sommes le cabinet de conseil de l’AFM, une quinzaine d’enseignes se sont lancées dans la démarche G’IMPACTE. C’est extrêmement encourageant et donne de belles perspectives de déploiement.
Un mot de conclusion ?
G’IMPACTE est un projet dans lequel je peux exprimer ma passion pour l’humain. C’est. l’être humain qui est le catalyseur de la transition, c’est lui que nous devons accompagner en priorité avant d’accompagner la transition écologique, numérique et organisationnelle. Chez G’IMPACTE, je peux transmettre toutes mes expériences pour aider les femmes et les hommes à se positionner dans le monde. C’est ainsi qu’ils révèleront leur potentiel, seront heureux et allumeront l’étincelle de la transformation.
G’IMPACTE est un organe de transition, ce n’est pas une structure destinée à durer sur le long terme car l’objectif est que chaque individu, chaque entité bascule dans de nouveaux modes de pensée, de collaboration et modèles économiques plus durables, meilleurs pour le monde. Nous aurons réussi si le dispositif G’IMPACTE devient la nouvelle norme dans le pilotage de l’entreprise en général, créant un indice de pérennité économique, sociale et environnementale. Et je pourrai alors me consacrer à mon rêve : la création d’une école de réinsertion par et à travers le cheval.
Ce que je retiens de G’IMPACTE
A la lecture de cet article, certains se diront peut-être que tout cela ne fait tellement de différence avec l’entreprise à mission définie par la loi Pacte de 2019. Ce que je vois de différent, c’est la liberté d’inventer son chemin personnel et d’avancer à son propre rythme. Selon Gaëtanne, G’IMPACTE est la boite à outils de l’entreprise qui veut aller vers l’entreprise à mission
G’IMPACTE fait prendre conscience aux entreprises que :
Avoir un impact économique, c’est générer de la valeur autour de soi : c’est par exemple faire travailler des fournisseurs dont les collaborateurs sont des personnes en réinsertion.
Avoir un impact écologique, c’est s’assurer que l’on ne pollue pas autour de soi : c’est par exemple développer une accessibilité en mobilité douce à son entreprise et transformer ses parking en jardins.
Avoir un impact social, c’est être conscient que l’on n’existe pas seul, mais en lien avec un territoire qui a une histoire : c’est par exemple favoriser l’emploi de personnes en précarité professionnelle de son bassin d’activité.
Mettre en place un pilotage engagé est une manière de redonner du sens à l’action des organisations, car cela les oblige notamment à diagnostiquer leurs contributions sociétales, affiner leur raison d’être, se positionner dans leur écosystème en intégrant toutes les parties prenantes, à engager leurs collaborateurs, et surtout à incarner leur démarche. Le « washing » n’est plus possible.
G’IMPACTE fait la démonstration de la possibilité de changer les règles du jeu au coeur des grandes entreprises. Par leurs succès à ainsi se transformer, elles apporteront la preuve que cette transformation est non seulement rentable, mais que c’est la solution pour enclencher la transition et entraînent leurs « consoeurs ».
Crédit photo : David Busine

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Merci Jean-Noël de suivre beCRAZY!
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