Angèle Barroy, fondatrice du fonds de dotation Dianes – la finance au service d’un territoire (2/2)

Angèle Barroy est une insatiable curieuse, elle se passionne pour tout, veut tout savoir sur tout, crée des liens invisible entre tout. Rencontre avec une entrepreneuse en série à prendre au sérieux ou comment passer d’éducatrice spécialisée à gestionnaire du fonds de dotation Dianes, un outil de la finance au service d’un territoire.

Où en est ce fonds aujourd’hui ?

En 2016, j’étais une pionnière, aujourd’hui, je dirais que je suis dans le mood. La loi anti gaspillage pour une économie circulaire de décembre 2020 et la pandémie sont passées par là. Après une période de creux suite à mon retrait du projet de l’école Extra, j’ai repris de l’énergie et mets beaucoup d’espoir dans le fonds Dianes. J’ai un site tout neuf, je suis en train de m’entourer de profils commerciaux pour aller à la conquête des entreprises. 

Après avoir collaboré avec le secteur de la grande distribution, je me recentre sur une démarche  en circuit court, sur du mécénat de proximité plus conforme à mes convictions. Je veux agir territoire par territoire, en mettant en relation les entreprises et les associations locales. Je souhaite que les entreprises choisissent à quelles actions elles veulent contribuer pour créer des partenariats pérennes et donner l’envie d’enclencher sur de nouveaux projets. S’engager dans ce type de démarche est porteuse de sens pour une entreprise. C’est l’opportunité d’enclencher une démarche RSE, de créer de l’engagement chez les collaborateurs, de développer du mécénat de compétences.

Jusqu’où veux-tu aller avec ce fonds ? 

Oh j’ai plein de projets en tête ! Je voudrais d’abord créer un label pour valoriser l’entreprise qui donne à mon fonds et lui permettre de communiquer de manière positive sur ses actions.

Je voudrais aussi devenir un vrai opérateur, c’est-à-dire financer des porteurs de projet jusqu’à la création de son association ou entreprise, être l’ange de la finance de l’ESS. Et j’ai envie de particulièrement soutenir ceux que personne ne veut soutenir, ceux qui ont des projets farfelus, ceux qui se plantent, car je suis persuadée qu’il en sortira quelque chose de positif. Je veux soutenir des associations ou des porteurs de projets dans leur frais de fonctionnement. Alors qu’il est relativement aisé de trouver comment financer de l’investissement matériel, je connais un grand nombre de projets qui ne se concrétisent pas car ils n’ont pas d’argent pour financer leurs frais de fonctionnement comme les salaires, la location d’un local… 

Encore d’autres projets ?

J’aimerais monter un projet de scène ouverte, comme une agora ouverte aux artistes, philosophes, à toutes les personnes qui ont quelque chose à dire ou à montrer. Ce serait un rendez-vous mensuel de deux heures, dans un café, basé sur les règles du stand-up. Toutes les 20 minutes, quelqu’un monte sur scène et présente son show, ses oeuvres ou son idée. 

Je voudrais également mettre mes compétences de fundraiser au service du financement de compagnies culturelles pour leur permettre de collecter des fonds. Je suis issue d’une famille de musiciens où la culture est très présente. C’est un secteur qu’il faut absolument soutenir surtout aujourd’hui. La culture est précieuse pour comprendre et interroger le monde. 

Il existe beaucoup d’artistes qui ne tournent pas car ils ne savent pas se promouvoir. J’aimerais en plus créer une agence d’artistes en circuit court, pour faire émerger les artistes de la région dans les lieux de la région. Le principe : donner sa chance à tout le monde, car chacun a la droit d’être vu et entendu. 

Je me forme en ce moment au soutien et à l’accompagnement des adultes neuro-atypiques. Ce sont souvent des profils qui se marginalisent ou sont mis au ban de la société. Ils sont pourtant une richesse sous-exploitée pour notre société. J’envisage de centrer une partie de mes activités professionnelles dans le domaine. 

Le lien (voilà, il y en a un ;-)) entre tous ces projets, c’est finalement de permettre à chaque être humain de retrouver tout son pouvoir. Les anglo-saxons appellent cela l’empowerment. Nous avons tous une puissance qui nous est propre. C’est en développant et rendant visible la puissance de chaque être humain que nous ferons la transition.

Nous y sommes !…

Rien n’arrête Angèle lorsqu’elle a un projet, parce qu’elle le porte autant avec sa tête qu’avec ses tripes. Son fonds est une solution très concrète pour financer la transition que j’explore. Elle contribue à mailler les acteurs d’un territoire avec du sens et à régénérer un écosystème. 

Le 25 avril 2008, Muhammad Yunus déclarait au journal Le Monde : « Tout le monde espère gagner de l’argent en faisant des affaires. Mais l’homme peut réaliser tellement d’autres choses en faisant des affaires. Pourquoi ne pourrait-on pas se donner des objectifs sociaux, écologiques, humanistes ? C’est ce que nous avons fait. Le problème central du capitalisme “unidimensionnel” est qu’il ne laisse place qu’à une seule manière de faire : rentrer des profits immédiats. Pourquoi n’intègre-t-on pas la dimension sociale dans la théorie économique ? Pourquoi ne pas construire des entreprises ayant pour objectif de payer décemment leurs salariés et d’améliorer la situation sociale plutôt que chercher à ce que dirigeants et actionnaires réalisent des bénéfices ? »

Nous y sommes, nous sommes en train, G’IMPACTE, le fonds Dianes… ça bouge, vous le sentez vous aussi ?

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2 commentaires sur “Angèle Barroy, fondatrice du fonds de dotation Dianes – la finance au service d’un territoire (2/2)

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