Camille Rokiçki : réussir ensemble

Sophie Mayeux – décembre 2012

Rencontrer Camille, c’est faire le plein d’énergie et de vitalité. Cette jeune femme de près d’un mètre quatre-vingts ne fait pas mentir l’adage, un esprit sain dans un corps sain. Entre le travail, l’entraînement, les matchs, Camille trouve le temps de se préparer pour le raid Amazones, seul raid aventure qui ne rassemble que des femmes.

Camille a toujours fait du sport. Elle a démarré par l’athlétisme. « Cela forge un caractère. » Puis elle a eu envie de collectif et de partage et choisit le volley alors qu’elle est en Terminale. A vingt ans, elle intègre le Lille Université Club en Nationale 3 et le quitte en Nationale 1. Le collectif a réussi une performance plus qu’inattendue. « En tant qu’équipe nouvellement promue, nous n’étions pas attendues. Nous jouions sans pression. A la fin de la saison en Nationale 2, les dirigeants se sont demandés si le club avait les moyens financiers. » A cette période, l’équipe de Camille est la seule amateure dans cette division. Il faut trouver des financements et développer la notoriété pour soutenir la montée. Alors Camille décide d’entraîner ses co-équipières dans l’aventure d’un calendrier dénudé. Elle les convainc une à une : elles poseront nues pour faire parler du club ! Ce calendrier est un défi d’équipe qui a permis aux filles de se retrouver autour d’un projet fédérateur. « Ce projet ne pouvait se faire que toutes ensemble. »

Le sport est une nécessité vitale chez Camille. Quand elle ne fait rien, elle est plus fatiguée que lorsqu’elle s’entraîne. Quand la saison est finie, elle se rattrape comme une boulimique : elle se lance dans tous les sports qu’elle ne peut pas pratiquer pendant la saison afin de ne pas augmenter ses risques de blessure. Mais l’ivresse du collectif reste le meilleur des moteurs pour Camille. « C’est l’esprit d’équipe, le fait de ne pas jouer pour soi mais pour un groupe qui tire vers le haut. Dans une équipe, on a un devoir les unes envers les autres. C’est une dynamique qu’on a envie de faire durer. Quand on remporte un match à six, c’est six fois plus d’émotion. »

Aujourd’hui, Camille est en train de créer son entreprise. Il s’agit d’une agence de communication ayant pour cible des entrepreneurs passionnés, plutôt dans les domaines du sport et du tourisme (voyages, hôtellerie, restauration, …), afin d’allier son métier de communicante et ses passions. En effet, elle est convaincue que la passion est contagieuse et que c’est grâce à elle que les choses avancent, dans quel que domaine que ce soit. Camille souhaite insuffler toutes les valeurs du sport, et notamment des sports d’équipe, dans la façon de mener les projets : la satisfaction d’un résultat est d’autant plus importante quand elle est le fruit d’un travail d’équipe.

Existe-t-il des différences entre hommes et femmes dans le volley ?

«La seule différence, c’est la hauteur du filet ! Plus sérieusement, un pro A va gagner plus qu’une pro A. On peut difficilement vivre du volley quand on est une femme, il faut avoir un travail à côté. En termes de reconnaissance, les salles sont plus remplies pour les matchs masculins. Le jeu y est plus en rupture, on cherchera à marquer vite et fort. Le jeu féminin sera moins rapide et puissant, mais avec plus d’échanges et donc plus de spectacle et de suspens. Et on ne coache pas les hommes de la même manière que les femmes. J’ai déjà entendu des volleyeurs dire que le match féminin qu’ils avaient vu n’était pas si mal que ça.

Mais les femmes ont une carte supplémentaire, la séduction. C’est une dimension avec laquelle une équipe féminine peut jouer, avec habileté bien sûr et sans en abuser. Il ne faut pas penser qu’on n’a que cela à proposer ! »

Est-ce compliqué aujourd’hui d’être une femme ?

« Cela peut être compliqué dans certains environnements, certains pays. Mais personnellement, je ne me sens pas freinée. D’ailleurs j’ai le projet de créer ma société. »

Mèneriez-vous votre action de la même manière si vous étiez un homme ?

« Je réagirais de la même manière. Dans le sport, je réagirais pareil. Dans la vie professionnelle je suis jeune, j’ai une crédibilité à asseoir. Je ne me sens pas freinée. Jamais je n’échangerais ma place. »

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